La cyclothymie concerne 4 à 6 pour cent de la population générale et un tiers des dépressifs vus par des psychiatres. Pour une grande partie des personnes touchées, le chemin vers un diagnostic précis est long, souvent marqué par de nombreuses années après leur premier contact avec la psychiatrie (1). En effet, il est souvent difficile de repérer clairement les signes de ce trouble. Souvent, la dépression et les autres troubles associés passent au premier plan, empêchant un diagnostic adapté. Les patients se voient ainsi attribuer de nombreux diagnostics sans pouvoir véritablement s’y retrouver : dépression, anxiété, TOC, trouble alimentaire, addiction, TDA/H… Autant d’étiquettes qui, pourtant, peuvent être révélatrices d’une cyclothymie sous-jacente.
Suis-je cyclothymique ?
Le trouble cyclothymique est une alternance de phases hautes (hyperactivité, exaltation, irritabilité) et de phases basses (dépression). Ces phases sont courtes et répétitives et forment des oscillations continuelles dans l’énergie et la vitalité de la personne. Cette irrégularité permanente, lorsqu’elle atteint le stade de trouble, constitue une véritable source de souffrance chez les personnes concernées.
Cette description vous parle ? Attention ! Il est important de bien distinguer le tempérament cyclothymique du trouble cyclothymique. En effet, les oscillations n’auront pas la même intensité et les mêmes répercussions au quotidien selon ce dont vous souffrez. En voici une illustration pour y voir plus clair :
Variations de l’humeur, de l’énergie et de la vitalité (du normal au pathologique)
C’est l’intensité de la souffrance et les répercussions sur la vie quotidienne qui permettent de différencier un tempérament normal d’un tempérament cyclothymique.
Quoi faire lorsqu'on est atteint de cyclothymie ?
Vous vous reconnaissez dans ce trouble ou vous y reconnaissez l’un de vos proches ?
Lorsque vous consultez un professionnel de santé, il est important d’évoquer cette question afin qu’il puisse vous proposer un traitement adapté. En effet, sans connaissance de cette notion, la prise de certains antidépresseurs peut accentuer insidieusement l’instabilité de votre humeur, vous faire passer brutalement d’un état dépressif à un état maniaque, ou encore augmenter vos insomnies.
Rapprochez-vous d’un professionnel de santé qualifié sur la question (CMP proche de chez vous, psychiatre en libéral, psychothérapeute qualifié). Celui-ci pourra évoquer aussi avec vous votre histoire familiale, importante dans le diagnostic du trouble cyclothymique.
Pour aller plus loin
- Goupil ou face, de Lou Lubie : bande dessinée très bien illustrée pour comprendre facilement la cyclothymie et les troubles bipolaires en général.
- Vivre heureux avec des hauts et des bas, de Vincent Trybou et du Dr Elie Hantouche : livre de psychoéducation à destination des personnes souffrants de cyclothymie pour leur apprendre à gérer leur trouble.
- www.troubles-bipolaires.com : site d’information sur les troubles bipolaires.