Dans les précédents articles, nous avons abordé la question des pensées catastrophes et des manières d’y faire face pour les accueillir au mieux. Toutefois, ces pensées ne sont pas toujours que des mots. Ce sont souvent des images ou des scénarios. C’est, par exemple, si vous vous voyez avoir un accident de voiture chaque fois que vous prenez le volant, échouer de manière lamentable à toutes vos présentations en public, ou encore vous croire atteint.e d’une maladie grave au moindre petit signe physique.
Même si ces images ne sont pas réelles, elles peuvent parfois prendre trop d’envergure. Lorsque vous les observez, la première étape est donc de se poser la question suivante : ces pensées me sont-elles véritablement utiles ? Si oui, portez-y l’attention qu’elles méritent. Sinon, laissez-les aller et venir. Pour cela, quelques exercices dans la suite de cet article.
>> Comment faire la distinction entre les scénarios utiles et les pensées limitantes ?
Composer avec nos scénarios catastrophes : quelques exercices pratiques
L’écran de télévision : Visualisez un scénario ou une image désagréable pendant 10 secondes.
Prenez le temps…
Imaginez maintenant ce scénario sur un petit écran de télévision devant vous. Ajustez certains paramètres :
- Orientation de l’image : renversez-la, tournez-la dans différentes directions.
- Vitesse : Si c’est une vidéo, jouez avec la vitesse.
- Couleurs : passez en noir et blanc.
- Lumière : rendez-la sombre ou très éclairée.
Essayez cela pendant quelques secondes.
Les sous-titres : Ajoutez un sous-titre à votre scénario. Par exemple, si vous vous imaginez seul.e ou isolé.e à chaque fois que vous vous retrouvez sans vos amis, ajoutez le sous-titre « Illustration de la solitude ».
- La trame musicale : Maintenant, ajoutez une trame musicale de votre choix. Essayez différents styles : techno, hip-hop, blues, classique, etc.
- La transposition d’image : Imaginez cette image dans différents lieux ou sur différents supports. Dans une lettre que l’on envoie, sur le T-shirt d’un passant dans la foule, dans un tableau vivant, sur un ballon qu’on voit disparaître dans le ciel… Laissez libre cours à votre créativité.
Et quand ça ne suffit pas ?
Si après tous ces exercices vous vous vivez toujours cette image très négativement, plusieurs possibilités :
- Il est aussi possible que vous cherchiez trop à combattre vos pensées. Le but de ces exercices n’est pas de vous débarrasser de vos images, mais de cesser de vous battre avec. Si vous les utilisez dans le but de vous en débarrasser, cela signifie que vous ne les acceptez pas vraiment. En réalité, vous tentez d’utiliser une stratégie d’acceptation comme une stratégie de contrôle.
- Si vous souffrez d’une pathologie particulière (stress post traumatique, TOC, etc.) que vos pensées deviennent handicapantes et source de souffrance, le recours à une tierce personne sera probablement une stratégie plus adaptée pour vous. Cela peut être d’en parler à une personne de confiance, d’appeler un dispositif d’écoute gratuit, ou de contacter un professionnel de santé mentale qualifié.